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SECONDE MOITIÉ DU XVI° SIÈCLE 249
de réformés; mais, dans ces petites localités, on donne souvent le nom d'artisans de haute lice à des simples fabricants de sayetterie. Ainsi les diverses ordonnances concernant les métiers de Mons, qui portent les dates de 1551, 1585 et 1593, s'appliqueraient plutôt à des tisserands d'étoffes, sayetteries ou autres, qu'à des tapissiers proprement dits.
L'admission de ces derniers dans des corporations comprenant aussi d'autres métiers n'est pas faite pour dissiper les confusions.
Lille. — A Lille, les hautéliceurs, qui étaient au nombre de vingt-deux en 1539, ne formaient qu'une corporation avec les bourgeteurs et les tripiers de velours. Une ordonnance rendue dans cette ville, en 1595, prouve que notre industrie y comptait plusieurs représentants. Cette ordonnance interdit le métier de la haute lice à tout individu qui n'était pas franc-maitre de Lille ou de Douai, et astreint tous les tapissiers de la localité à coudre " leur enseigne » ou leur nom sur les pièces fabriquées par eux.
Valenciennes. —- Les archives du sanglant conseil des troubles mentionnent un certain nombre de tapissiers de Valenciennes bannis en 1567 et 1568. Ils se nomment Bon Mesnaige, Jean le Clerc, Josse Nisse, Rolland Balland, Jean Belval et Alexandre Sandrin.
Anvers. — La ville d'Anvers fut plutôt un entrepôt, un marché de vente, qu'un centre de fabrication. Elle paraît cependant avoir possédé quelques ateliers; mais ils n'eurent jamais une grande importance. Les tapisseries vendues à Anvers provenaient presque toutes des autres cités flamandes. Aussi doit - on considérer comme un courtier et non comme un fabricant ce Jean Herstienne, qui livre, en 1527 et 1528, à Marie de Hongrie vingt-neuf pièces de paysages et dc scènes de chasse pour la décoration de son palais de Malines. La même observation s'applique à Robert van Haesten, habitant d'Anvers, à qui le conseil de Brabant achète, en 1541, trois pièces pour suspendre dans la chambre du conseil, à Bruxelles. Pierre Casteleyn, qui vend pour le même usage deux tapisseries, faites sur les cartons du peintre Jean de Kempenere, est qualifié, il est vrai, du titre de hauteliceur. Enfin, en 1549, un certain Jean Dobbelaer livre des tapis destinés au conseil privé.
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